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Photo du rédacteurArcticstern

Venus- Le journal de bord Tahiti-Marquises

Vous êtes tombés sur cet article sans avoir lu les articles précédents? Alors pour vous mettre dans la sauce voici un petit résumé sous forme de recette.


Nous appellerons ce plat : Aventure sur lit de Pacifique

Comme ingrédient principal prenez une équipe qui s’est donné comme mission d’aller jusqu’à Tahiti chercher Venus, un magnifique voilier de 51 pieds. Ajoutez-y le défi de le ramener jusqu’au Québec. Laissez mariner le tout pendant une traversée de plus de 10 semaines sur deux océans et plus de 7 000 miles nautiques. Et pour agrémenter le tout, nous y ajouterons un dernier ingrédient spécial: la situation de pandémie mondiale et de restrictions de voyage.


Ça vous met l’eau en bouche? Moi aussi, alors c’est parti!


Mardi 6 Avril 2021

C’est parti! Maintenant c’est le moment de réaliser la traversée du Pacifique pour laquelle nous avons travaillé durant tout ce dernier mois! Enfin, avant ça, il faut déjà arriver à Tahiti.

Alors, c’est parti pour notre première traversée… de l’Atlantique cette fois, et en avion, direction Paris!


C'est parti pour Paris!


Tout se passe sans embûches, ce qui est quand même une très bonne nouvelle! Je tiens aussi à dire qu’en tant que CRVMI, entre tous les papiers administratifs pour l’entrée en temps de Covid en Polynésie française et en France, je porte un beau cartable! Il vous manque un formulaire? Tenez, j’en ai des copies.


Dans tous les cas nous voici les 4 à Orly, dans un petit hôtel à côté de l’aéroport afin d’y passer notre nuit d’escale. Et puis, très vite, voici que notre 5ème équipier arrivé du Kenya arrive! C’est bon, l’équipe est au complet! Après tout ce temps de préparatifs, de défis, de rebondissements et d’incertitude, je vous assure que voir ces 4 visages dans la même pièce ça fait chaud au cœur.


Mardi 7 Avril 2021

Au petit matin c’est parti pour 24h de vol! Non, il n’y a pas d’erreur de frappe, ce sont bien vingt-quatre heures de vol non-stop, avec une toute petite escale technique à Pointe à Pitre, mais tout le monde reste à bord! Autant vous dire que ça risque d’être long! Mais bon, en même temps, comparé aux deux mois qui nous attendent en mer, ce n’est pas grand-chose.


Un, deux, trois, quatre et cinq,

Une équipe de cinq qui part vers cette île tant rêvée pour retrouver la belle Venus tant attendue…

Que dire


Cela fait plus de deux ans que je travaille pour ce moment, deux ans que j’ai ce but en tête, et dire que demain, ou devrais-je dire ce soir nous y serons!

Avec le décalage horaire de 12h ça va nous faire une belle journée de 36 heures! On embarque à 11h du matin, et après 24 heures de vol on va atterrir à 11h du soir du même jour! C’est quand même fou!


Et puis, après avoir vécu ma plus longue journée de ma vie,

GNIIIIIIII (bruit des roues sur le tarmac), nous arrivons à l’aéroport de Tahiti! Maeva, Bienvenus!!

L'équipe est bien arrivés à l'aéroport de Tahiti!


Il fait nuit (dommage, on aurait bien voulu voir Tahiti depuis les airs) mais il fait bon chaud! C’est fini l’hiver! Et après nous avoir fourni un autotest Covid à réaliser au 4eme jour, et avoir passé l’immigration non sans quelques difficultés, on saute dans le véhicule sanitaire agréé (encore une des étapes des démarches pour rentrer en Polynésie), grille de la marina, quai, ponton, gauche, droite, et puis nous voici devant la belle Venus…


Venus


Je me sens comment?

Je ne sais pas. Je ne sais pas si c’est la fatigue, les émotions, le décalage horaire ou quoi, mais je ne me rends pas compte de ce qui arrive. Je ne me rends pas compte qu’on a réussi à s’y rendre, que je suis arrivé au premier but de cette grande aventure… tout à l’impression d’être un rêve.

Pincez-moi!


Jeudi 8 Avril

Petit réveil à bord de Venus, devant Moorea, au Port Autonome de Papeete. C’est magnifique, à couper le souffle. Ia Ora Na! (Bonjour en Tahitien)

Incroyable… et Venus est encore plus belle en plein jour!

Alors il faut dire qu’hier nous sommes arrivés tard à bord, et qu’avec toutes ces émotions et le décalage horaire je n’ai pas fermé l’œil, alors hop, on se reposera plus tard et c’est direct au travail!


Car la liste des choses à faire est quand même bien remplie, surtout en sachant ce qui nous attend et que l’on voudrait partir vers les Marquises le plus vite possible! Sur la liste il y a entre autres : réparer le système hydraulique pour le pataras (câble qui tient le mât depuis l’arrière) où l'on a une fuite qui nous empêche d’y mettre de la tension, vérifier les bonbonnes de gaz des vestes de flottaison et vérifier que les vestes restent gonflées, vérifier le moteur ainsi que le moteur de l’annexe, gonfler l’annexe, comprendre tous les systèmes du voilier, à savoir le système des réservoirs de diesel, système électrique et onduleur, système du dessalinisateur; démonter et graisser deux des 13 winchs qu’il y a sur le pont, faire le ravitaillement, ouvrir tous les équipets et réorganiser les outils et tout ce qu’il y a à bord, ranger, découvrir…

Et il y en a des choses à découvrir, à chaque équipet, à chaque tiroir une surprise!


Et puis, comme un cadeau après cette bonne première journée, une fois la nuit tombée, voici qu’au plein milieu du port, près des quais…une raie Manta!

Là, majestueuse, la belle raie qui navigue et vole devant nos yeux ébahis… Incroyable! Je ne sais pas si vous avez déjà vu une raie manta, mais avec ses deux mètres d’envergure c’est d’une élégance…


Les jours suivants sont encore dédiés aux préparatifs pour la première traversée, non-stop. Mais avec l’excuse qu’il faut essayer Venus sous navigation nous faisons une belle petite sortie jusqu’à Moorea, l’île captivante qui se trouve non loin de Tahiti et que l’on voit depuis le bateau et qui nous appelle depuis que nous sommes arrivés.

Vue de Moorea depuis Venus!


Mais des fois ce n’est pas toujours facile. Avec le stress de la traversée, le stress financier, la course contre la montre pour ramener Venus jusqu’au Québec, je vous assure même si on se trouve dans le paradis, dès fois le moral ne se trouve pas bien haut. Le voyage n’a pas encore commencé qu’il faut déjà penser à la fin. Je me suis toujours laissé guider dans la vie par la phrase qui dit que le chemin est plus important que la destination, et aujourd’hui malheureusement la situation fait qu’on doit faire comme si le chemin importait peu. L’objectif est de rentrer au Québec le plus tôt possible afin de pouvoir commencer à offrir les sorties sur le Fleuve. Alors du coup ça crée des frustrations, des frictions et ce n’est pas toujours facile.


Pour vous être honnête, à plusieurs reprises je me suis demandé pourquoi.

Pourquoi fallait-il que l’on court derrière la montre, contre vents et courants, pour faire la traversée du Pacifique en sens inverse, remonter en toute vitesse jusqu’au Québec, sans prendre le temps de visiter ce coin du monde si lointain? Ce serait bien plus intéressant et enrichissant si nous pouvions nous arrêter découvrir les îles et rencontrer le monde sur place. Mais je vous laisse deviner la principale et peut-être seule raison de ce choix : un indice, ça commence par « AR » et ça finit par « GENT », un mot bien tabou. Et pourtant il faut en parler car c’est le nerf de la guerre de toute aventure et projet de cette ampleur! (C’est partit pour la pause Pub : « Vous voulez nous donner un coup de pouce, ce magnifique projet à bord de Venus vous inspire et vous voulez contribuer pour que l’aventure continue? Rendez-vous sur https://www.okpal.com/soutenir-arcticstern-sailing/#/ ! Merci beaucoup! Fin Pause)


Donc voilà, comme quoi ce n’est pas où l’on est qui détermine le bonheur (bien que ça aide beaucoup), mais c’est plutôt comment on se trouve, comment on se sent et ce qu’on a dans la tête qui le détermine. Vous avez beau être sur une île magnifique, si à peine arrivés vous passez votre temps à devoir régler des tensions, conflits et que vous avez derrière la tête un compte à rebours qui vous met de la pression et du stress au point de ne pas pouvoir dormir la nuit, je ne sais pas pour vous, mais pour moi il est difficile de profiter, de garder le moral et de continuer. Et des fois on a envie de laisser tomber. Oui, je vous assure. Et pourtant ce n’est vraiment pas du tout mon style.

Aujourd’hui quand je relis les phrases de mon journal de bord que j’écris manuellement, je vous assure je me rends compte que ça n’a pas du tout été facile tout le temps.


Inspire


Expire


Jeudi 15 Avril

Après une nuit au mouillage improvisé, on va faire notre deuxième et dernier test COVID en une semaine, et finaliser les derniers préparatifs car cette nuit on largue les amarres!

Et pour fêter ça, on va au restaurant! Oui, vous vous souvenez peut-être de cette activité sociale qui est aujourd’hui très rare qui consistait à s’asseoir ensemble autour d’une table chez un inconnu et de manger ! Ça fait vraiment bizarre de se retrouver dans un restaurant après plus d’un an, avec d’autres personnes (bien que nous soyons à peine 10 sur la terrasse), avec une un groupe de musique qui joue de la musique locale… c’est vraiment bien! Une belle soirée de départ.


Et puis, après avoir un dernier « Au revoir » à un de nos équipiers qui finalement ne va malheureusement pas pouvoir embarquer pour la suite, à 22h55 nous larguons les amarres direction le noir!

Le Noir du Nord!


Samedi 17 Avril

Voici presque 36 heures que nous avons quitté Papeete!

Les premières 24 heures n’ont pas été de tout repos pour le corps! Il y a une règle mnémotechnique contre le mal de mer qui dit qu’il y a 5 « f » qui peuvent le provoquer, soit la Faim, le Froid, la Fatigue, la Frousse, et les Fumes (odeurs). Et bien je peux vous assurer qu’après une longue première nuit avec des grains, et d’adaptation, la fatigue a voulu se montrer comme le « F » de prédilection!

Et du coup tout le monde était sensible à la mer. En plus, passer les journées entières à faire du près ça n’aide pas non plus. Mais petit à petit ça va mieux.


Et puis demain si tout se passe bien on devrait arriver à notre première escale : les Tuamotu, et pour être plus précis, Tikehau! Si ça ne vous dit rien, c’est normal! Voici à peine deux jours, si on m’avait parlé de ce lieu j’aurais fait une belle grimace d’incompréhension!


Tikehau, c’est un atoll, un lagon d'eaux turquoises encadrées par des barrières de corail, reconnu pour ses sites de plongée exceptionnels et sa ferme perlière. C’est une destination de rêve! Imaginez-vous une île paradisiaque, cocotiers et sable blanc, dans une eau turquoise au plein milieu du Pacifique et vous aurez une bonne idée de ce à quoi ça ressemble. Alors attention, parce qu’un atoll c’est l’endroit idéal si tu veux finir échoué avec des soucis. Avec les hauts fonds, les courants et les patates de corail, c’est une acrobatie de navigation que de rentrer dans l’atoll. C’est pour cela qu’on a choisi de commencer avec un atoll pas trop compliqué au niveau de la navigation, surtout que l’on a quand même un beau tirant d’eau de 2,7 mètres! Alors la règle d’or c’est de ne surtout pas rentrer dans la passe de nuit, mais de rentrer idéalement avec le soleil dans le dos ou à midi (pour mieux voir les fonds) et lorsqu’il y a peu de courant, à l’étale, ou alors avec un petit courant qui rentre et vous pousse à l'intérieur, à marée montante. Du coup, ça fait que tu ne peux pas arriver n’importe quand!


Terre en vue! C’est le dimanche 18 Avril que nous voyons au loin la terre, comme un mirage, une brume au début qui petit à petit se définit au fur et à mesure que l’on s’en rapproche. La passe de Tikehau est juste devant nous, avec ses couleurs bleu vif et son sable blanc, les cocotiers… C’est magnifique! Alors après une passe pas trop difficile, on s’ancre à côté des trois seuls voiliers du coin, et puis direct, baignade dans les coraux!

On pourrait se croire seuls au monde! Et chose surprenante, la taille de l'atoll! On voit à peine l’autre bord tellement c’est large! Moi qui m’imaginais une petite bassine d’eau…

Vue depuis la plage!


Et si la vue depuis la mer est belle, la vue depuis la plage est incroyable! Quelle beauté!

Nous croisons des locaux qui viennent ici la fin de semaine et qui habitent en semaine au village de l'atoll, à 10 km d’ici. C’est fou à quel point c’est un autre monde et leur quotidien doit être tellement différent du nôtre. Imaginez-vous, ils vivent dans un petit atoll au plein milieu du Pacifique, atoll dont le point le plus élevé par rapport au niveau de mer doit à peine frôler les quatre mètres!


Cette discussion avec eux a quand même éveillé notre curiosité d’aller voir le soi-disant village. Alors hop, c’est parti pour une petite navigation d’une heure à slalomer entre les patates de coraux, par ce que si par mégarde on finit sur une patate, c’est Game Over!

Vue aérienne de Venus avec ses voisins entre les coraux


Une fois arrivés c’est le moment de se faire remarquer.

Car oui, jusqu’à présent j’avais omis ce petit détail mais nous avons quelques soucis avec le moteur d’annexe et installer l’annexe à l’eau risque d’être tout un projet, alors du coup on rejoint la côte… à la nage!

Ce matin c’était les locaux qui avaient été frappés par notre détermination de rejoindre la côte à la nage, mais cette fois-ci nous avons reçu des remarques de deux navigateurs croisés sur LA rue du village : « À vous regarder on dirait presque que vous êtes arrivés à la nage! » Eh, oui, c’est bien le cas! Et au début ils ne nous croyaient pas! Ils nous prenaient pour des fous au début! Haha


Alors, va expliquer à des navigateurs qui naviguent au gré du vent, à profiter et découvrir les îles que nous faisons tout sauf ça : je vous assure ils ne nous comprenaient pas. On rush, on saute toutes les belles étapes sans profiter et on s’en va au Panama au sens inverse? Mais quelle drôle d’idée! Et c’est vrai que des fois on se demande pourquoi.

Dans tous les cas ce soir c’est petit apéro à bord de leur voilier où vont se joindre les autres voisins de mouillage. Apéro? Oui, cette activité sociale où l’on trouvait toute excuse pour se joindre autour d’une bière pour parler de tout et de rien. Ça fait du bien, et cette rencontre avec Mario et Nina de SeaTramp a été un vent de fraîcheur! Quelle joie de retrouver de si belles personnes à l’autre bout du monde!


Lundi 3 mai 2021

Que le temps passe vite…

Un jour on est à Tikehau, le lendemain aux Marquises…

Bon, pas tout à fait. C’est parti pour le flash back!


Après la belle soirée passée avec Mario et Nina nous sommes allés faire un petit tour à l’ancienne ferme perlière de l’atoll où il y a une station de lavage de raies manta! Même si nous n’avons pas eu la chance d’en voir, le détour valait la peine, c’était magnifique! On se serait crus seuls au monde! Alors si on pas vu de raie, c’est des requins qu’on a vus, des petits requins pointes noires, et même s’ils ne font que 1m50 je vous assure que quand c’est toi qui les suis c’est drôle, mais quand c’est lui qui te suit ça l’est tout de suite moins!

Bref, quand on est reparti tout le monde était entier donc ça va.

La ferme perlière de Tikehau


Et puis, c’est parti pour 4 jours de navigation sans voir la terre. Très vite la routine s’installe, ses quarts, ses grains, lectures…

Sur un voilier tout est un projet, surtout quand on gîte : imaginez vivre dans un monde où tout est penché à 15 degrés. Pour marcher il faut se tenir, on pourrait croire que les objets du bateau se sont tous mis d’accord et se sont mis comme seul objectif et défi de tomber « allez, le premier qui tombe par terre gagne! ». Mais là où ça devient intéressant c’est au moment cuisiner!

Lorsqu’on est tribord amure (et donc que l’on gîte sur le côté droit du voilier) c’est confortable car on cuisine avec la cuisinière au niveau du nombril, et si un avocat glisse du plan de travail il va aller se poser contre le mur. Jusque-là tout va bien. Par contre attention, lorsqu’on gîte de l’autre côté, alors c’est parti pour le tour d’acrobatie car la cuisinière se trouve au niveau du menton et l’avocat, le jus, l’huile et toutes les bonnes choses que vous avez cuisiné vont se retrouver par terre dès que vous aurez le dos tourné!

Juste pour vous donner un ordre d’idée, faire une salade de mangue et d’avocat (et attention, je ne parle ici que de couper la mangue et les avocats puis d’y ajouter un peu d’huile, rien d’extraordinaire) ça m’a pris une bonne vingtaine de minutes! Dans la vraie vie je suis lent, mais quand même, pas à ce point! Je vous vois déjà rigoler, mais je vous mets au défi de préparer cette même salade sur une montagne russe et il faut réussir à couper les fruits sans se couper les doigts! Hehe

Le ciel nous offre de beaux spectacles au coucher de soleil


Ceci dit après 4 jours de navigation transformés en 6 (alors oui, je ne sais pas si c’est une histoire magique du bateau ou si nous avons percé le mystère du voyage dans le temps, mais le temps a la fâcheuse tendance de s’étirer sans nous consulter) voici que se dresse devant nous cette île tant rêvée

Nuku Hiva


Quelle île!

On se croirait dans un film. Jurassique Park, King Kong ou encore Indiana Jones, choisissez votre film préféré, mais il doit se dérouler sur une île déserte où entendre un cris de dinosaure ou d’animal gigantesque ne vous surprendrai pas. Nature vierge, de la verdure verdoyante, sans traces de l’Homme. Incroyable. Les premiers Hommes à être arrivés sur place auraient eu la même première vision tellement la nature n’a pas été bouleversée.

Terre en vue! Nuku Hiva nous offre un spectacle extraordinaire!


Et puis, derniers virements de bords, on rentre dans la baie de Taiohae, la baie la plus habitée avec ses 1000 habitants. Ce chiffre a été tiré de notre recherche internet, mais lorsqu’on regarde dans la rue (oui il y en a à peu près 5 en tout) on se demande où sont bien passés les 700 autres habitants.

Plage à sable noir dans la baie de Taiohae


En tout cas, notre premier pied à Terre fait du bien, accueillis au son de la musique des locaux, avec leur ukulélé et autres instruments à corde. Kaoha! (Bonjour en marquisien)

Et puis, c’est parti pour visiter l’Île et ses secrets, des balades, les pêcheurs qui reviennent le matin et qui dépècent les thons devant la gueule grande ouverte des requins qui attendent en rond…


Et si le temps sur mer passe vite, le temps sur terre passe encore plus vite. Ou peut-être est-ce parce qu’on est juste heureux et on se sait chanceux de pouvoir vivre cette aventure incroyable que le temps passe si vite… sûrement.

Les montagnes de Nuku Hiva offrent un tout autre spectacle


Au début de cette première étape nous étions cinq membres de l’équipe, pour la traversée nous étions plus que quatre, et aujourd’hui Nicolas et Luke doivent retourner chez eux, et nous nous retrouvons à deux, Chloé et moi.

Ça fait un pincement au cœur de devoir dire au revoir aux personnes avec qui on a vécu 24h sur 24 ensembles durant presque un mois de temps et avec qui nous avons eu à passer à travers tant d’épreuves…

Une dernière accolade, et puis les voici qui disparaissent sur leur pick-up rouge, direction l’aéroport.


De notre côté nous avons encore une bonne embûche à réparer… la patte du support de l’alternateur est cassée. Alors si vous ne comprenez pas ce que je veux dire par là ne vous inquiétez pas, il y a à peine 4 jours je ne savais même pas que ça existait! En fait c’est simplement la pièce qui permet de maintenir en place l’alternateur, composante qui permet de créer de l’électricité à bord lorsque le moteur tourne. Et c’est quand même bien pratique quand ça marche! Haha

Alors, c'est partit pour essayer la nouvelle pièce pour l'alternateur!


Mais ici à Nuku Hiva il n’y a pas de pièces de rechange, pas de spécialistes, donc du coup on fait le tour des bateaux dans la baie et puis tombons sur Polka, un voilier de 10 mètres tout en acier! C'est un jeune couple tchèque qui y habite et très vite nous allons nous prendre d'amitié pour ces deux merveilleuses personnes. Nous allons passer plusieurs soirées de rêve à discuter, jouer aux cartes et à partager nos expériences tandis que nous allons passer les journées à travailler sur la nouvelle pièce pour l'alternateur. Car oui, si le voyage est beau, ce sont surtout les rencontres et le partage d'expérience qui font la beauté d'un souvenir et d'une expérience, vous ne trouvez pas?


Au bout de quelques jours, tout est prêt. La pièce est réparée et à poste et nous sommes enfin prêts pour le départ, direction Hiva Oa. Au loin nous voyons de belles vagues qui ne sont pas très accueillantes, et puis c'est parti pour 24 heures de navigation, avec du vent qui prévoit d'être assez soutenu. Pas sûr que ça va être une partie de plaisir!

Au revoir Nuku Hiva, c'est parti pour la traversée vers Hiva Oa!


D’ici là, prenez soin de vous!


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